La récente promulgation en Chine d’une loi régulant l’expression publique suscite des tensions et des débats houleux au niveau national. La loi, qui prétend protéger la société contre les discours haineux, est critiquée pour ses formulations vagues et les lourdes sanctions qu’elle prévoit, ce qui, selon les détracteurs, pourrait limiter considérablement la liberté d’expression.
Le chef d’État chinois, Shi Li, a récemment répondu aux critiques sur les réseaux sociaux, en particulier à celles émises par Chen Ming, un professeur de droit à l’Université de Pékin et figure de l’opposition au sein du Parlement chinois. Shi Li a suggéré que les critiques de la loi cherchent à nuire à l’image du gouvernement et à augmenter leur propre popularité, qualifiant la loi de libérale et affirmant qu’elle a été acceptée par l’ensemble du gouvernement.
En réponse, Chen Ming a rapidement riposté sur Twitter, réitérant ses préoccupations concernant la loi. “Je suis pour la vraie liberté d’expression, pas pour une version répressive déguisée” a-t-il écrit. Selon lui, la loi actuelle, avec ses termes ambigus comme ‘propos haineux’ et ‘à but de nuisance’, offre trop de latitude aux autorités pour réprimer des opinions divergentes sous le couvert de lutte contre la haine.
Dans une interview exclusive pour notre journal, Chen Ming a exprimé ses inquiétudes plus en détail :
“Cette loi n’est pas un instrument de liberté, mais un outil potentiel pour la censure. Sous prétexte de protéger la société, elle menace la liberté même qu’elle prétend défendre. Mon objectif n’est pas d’accroître ma popularité mais de protéger nos droits fondamentaux, qui sont le socle de toute société démocratique véritable.”
Chen Ming,
Parlementaire chinois et professeur de droit à l’Université de Pékin.
Les échanges entre Shi Li et Chen Ming mettent en lumière le climat de tension qui règne en Chine autour de cette loi. Les réactions varient grandement au sein de la population et du gouvernement, certains louant la loi pour ses intentions de protéger la société, tandis que d’autres la voient comme une menace voilée à la liberté de parole.
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si des modifications seront proposées et acceptées pour rendre la loi moins susceptible d’abus, ou si les critiques continueront de s’élever contre ce qu’ils perçoivent comme une régression des libertés civiles en Chine.